Il y a un frémissement entre mes épaules et mes omoplates... Un fourmillement. Et presque une douleur. Mais pas désagréable. Comme si les serres d'un oiseau m'agrippaient pour me faire voler.
Il y a un courant d'air qui vient effleurer ma peau.
Je me sens comme un papillon qui sortirait de son cocon.
Épanouie. Nouvelle. Grande. Et presque libre.
Cette sensation ne durera pas indéfiniment, mais il faut savoir profiter de chaque petite sensation. Chaque moment agréable qui nous est offert. J'apprends ça, jour après jour.
J'ai l'impression que les poids qui ont pu peser sur mes épaules depuis quelques mois m'ont aidée à me rendre compte que j'existais.
Mais il n'y a pas eu que les poids. Il y a eu ses bras.
Encore ce fourmillement. L'impression que si je sautais par la fenêtre, je pourrais m'envoler. Comme elle. Vers la lune. Voler au delà des nuages. La rejoindre.
Mais je ne sauterais pas. J'aimerais juste sauter dans ses bras.
Il y a un sourire en moi. Paisible.
Je voudrais goûter à la solitude. Pouvoir marcher où je veux. Sur des chemins ensoleillés. Entourés de brindilles. Et d'herbe douce. Longue. Verte.
Goûter à une solitude qui ne serait connue que par nos deux esprits, ne formant plus qu'un. Plus qu'une.
"Elle ne portait plus son pantalon mais une chemise de nuit en flanelle. Ses pieds, mouillés par la rosée, sentaient les
prés. Il glissa la main sur ses jambes froides, ses genoux chauds, ses cuisses duveteuses..."
Il y aurait ce soleil. Ce soleil roux qui me fait rêver. Qui ouvre la porte de l'Amour à la magie et à la sensualité.
Qui enveloppe le moment d'une fraîcheur à l'odeur de jasmin, de romarin et de fleur d'oranger... Parfum qui enivre les sens et réveille peu à peu le désir endormi...